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vendredi 30 septembre 2011

Minorités et frontières

De Chiang Rai nous partons pour un trek de trois jours dans les montagnes, à la rencontre des fameuses minorités ethniques, ou "hilltribes" (pas mal d'infos ici). Sous le terme de hilltribes on regroupe une dizaine d'ethnies originaire de Chine, du Tibet ou de Birmanie, venues s'installer dans le Nord de la Thaïlande durant les 2 derniers siècles, principalement pour trouver des terres cultivables et un pays plus clément après s'être fait éjecter de Chine, persécuter en Birmanie, ou déloger par les brigades anti-opium. En effet, plusieurs de ces ethnies participaient à la culture et au trafic d'opium parfois jusqu'au milieu des années 90, et certaines continuent à le faire dans les endroits les plus reculés. Donc finalement ces tribus ne sont établies ici que depuis assez peu de temps, mais leur folklore très riche et leur mode de vie particulier les ont rendues célèbres dans les régions frontalières entre Birmanie, Thailande, Vietnam et Laos.

Pour partir marcher et surtout tenter d'aller rencontrer un peu ces gens-là sans que ça ne fasse trop "safari photo", nous avons trouvé logique de passer par une ONG, PDA, dont l'antenne à Chiang Rai propose des excursions plutôt pas mal.

3 jours de bateau, d'éléphant et de marche bien toniques à travers les collines, les champs et une jungle assez épaisse ne seront pas totalement venus à bout de nos forces.







 Nos 2 guides ont été vraiment excellents, attentionnés, sympas et très instructifs.






Le premier soir nous arrivons dans un village de l'ethnie Lahu, dont la plupart des habitants reviennent des champs en cette période active de récolte. Pour briser la glace avec nos hôtes, quoi de mieux que de porter quelques sacs de maïs pour filer un coup de main? Les sacs de maïs pesant un bon 30kg, quoi de mieux pour se crever encore un peu plus après une journée de marche me direz-vous ?

Ces populations sont très rurales, et vivent dans la pauvreté, mais sont semblent-ils assez joyeuses et réussissent apparemment à subvenir à leurs besoins essentiels. Le tourisme et la vente d'artisanat traditionnel viennent ajouter un peu de beurre dans les épinards. Il y a une école, une infirmière dans le village, qui est relié au réseau routier.









Nous passerons une très bonne première soirée dans cette famille, avec comme toujours un excellent repas. Est-il encore utile de vous chanter les louanges de la cuisine thai ?

Pour la deuxième journée, nous passons dans d'autres villages et d'autres forêts, toujours passionnés par les explications et les anecdotes de notre inarrétable guide, avant de finir la soirée dans la famille du second guide, un Akha (rien à voir avec les Néo-Zélandais...). Là changement d'ambiance, c'est plus chaleureux, plus bruyant, et les maisons sont en dur et plus grandes. Les femmes nous ont parues beaucoup plus autoritaires aussi, sacré caractère mesdames. Mais nous apprendrons plus tard que crier sur son mari est une façon tout à fait naturelle de parler au quotidien...
Nous commençons la soirée dans le cuisine attenante, à l'heure de l'apéro à base de "whisky thai", une sorte d'alcool de riz pas désagréable. Ambiance.







De retour à Chiang Rai, nous restons en ville une dernière soirée, et partons encore plus au Nord vers Mae Salong, ville d'immigrés chinois du Yunan, qui ont reconverti leurs dernières cultures d'opium en champs de thé ces dernières décennies. Mae Salong nous a vraiment beaucoup plu. Là aussi nous avons loué une moto pour découvrir les alentours, parsemés de villages des différentes minorités.














Pour l'anecdote, à force de chevaucher des motos plus ou moins pourries sur des terrains glissants, et parfois boueux, nous avons fini par être marqués à notre tour par le "thai tatoo", l'inévitable brûlure sur le mollet droit qui survient lorsqu'on touche le pot d'échappement brulant de la moto. Ça fait marrer les locaux, et ça nous rappelle qu'il n'est pas toujours malin de conduire une mobylette en short et en tongs...


Pour se remettre de nos émotions, une petite dégustation de thé dans une des nombreuses fabriques familiales du coin. Coup de chance, nous sommes tombés sur des gens vraiment charmants et passionnés, qui nous ont initiés à l'art de la préparation du thé chinois, et aux différences de parfums qu'ils proposaient. A la fin de la dégustation, nous demandons à notre vendeur :
 - "Vous produisez combien de kilos de thé par an?"
 - "Environ 3 tonnes"
 - "Mais c'est pour le marché Thai uniquement ?"
 - "Ah non, on exporte dans beaucoup de pays, d'ailleurs on a un bon client français, je ne sais pas si vous connaissez la société, ça s'appelle Mariage Frères". Et le gars nous présente les brochures des produits en question
 - "C'est un importateur qui doit avoir du succès chez vous, parce que la personne qui vient chez nous a une maison à Chiang Mai, et se déplace jusqu'ici en Ferrari, on ne peut pas le louper..."







Après Mae Salong, nous reprenons la route pour Mae Sai, ville sans grand intérêt située à la frontière avec la Birmanie. Sentiment étrange le soir, lorsque nous dinons en terrasse sur le bord du fleuve qui sépare les deux pays. A 20m de nous, une autre pays, une autre langue, un autre régime...

 Le poste frontière de Mae Sai, la Birmanie est 50m derrière (on en voit les premiers immeubles)






De Mae Sai nous nous rendont à Chiang Khong, après être passé devant le célèbre "triangle d'or", l'endroit où se côtoient Birmanie, Thailande et Laos, qui a donné son nom à toute une région, tristement célèbre pour le trafic et la production d'opium. Malheureusement nous avons oublié de prendre des photos... pour une fois...

De Chiang Khong, nous traverserons le fleuve en 10 min pour rejoindre notre prochaine destination : le Laos !