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dimanche 30 janvier 2011

Neuquen

Partis de Buenos Aires, nous fonçons (en avion cette fois) vers Neuquen, aux portes de la Patagonie.

Nous sommes attendus par Rodrigo et Christian, que nous avions rencontrés à l'arrière du pick-up à Cachi. Ils nous invitent pour 2 jours dans leur famille.

Quel accueil ! Sourires, chaleur, générosité, on s'est sentis presque chez nous l'espace de 2 jours.


Au programme, visite du barrage d'El Colchon et du musée paléolitique attenant. Pour les fans de Jurasik Park, sachez que le plus grand carnivore terrestre de tous les temps (ou plutôt son squelette fossilisé) a été retrouvé en Argentine. La bestiole s'appelle Giganotosaurus Carollini, et est encore plus balèze que le célèbre T-Rex.







Pour les remercier, on se décide à leur faire à manger pour leur prouver que la gastronomie française est encore bien vivante.

La question qui tue : si vous aviez un seul plat à cuisiner dans un pays étranger, que feriez-vous ?
Ma première idée ayant été de faire un bœuf bourguignon, je me suis rapidement rendu compte qu'il me manquait un ingrédient essentiel : le temps ! Repli donc vers la solution de la dernière chance : une recette joker issue d'une longue tradition familiale : le jambon au porto. Nouvel écueil, il n'y a PAS de Porto en Patagonie... qu'à celà ne tienne, tel un masterchief improvisant sur les saveurs, une bouteille de blanc bien sucré fera l'affaire.
Passé le stress de la cuisine, il nous a semblé que le plat avait rencontré un certain succès "Muy rico"... Bocuse peut me remercier pour avoir sauvé l'honneur gastronomique de la France !

Excellent séjour dans cette ville, grâce à cette chaleureuse famille qui nous a accueillis. Une fois de plus, l'hospitalité à l'Argentine est exceptionnelle, pourvu que ça dure !

Demain, direction Bariloche pour entrer plus profondément dans les paysages montagneux

Rencontre avec Gabriel

Gabriel est notre 2ème hôte de Couchsurfing.

Ingénieur informatique (...), la cinquantaine, marié et père de 4 enfants, c'est un homme passionné et passionnant. On discute longuement de politique, de culture, de technologie aussi (c'est un geek convaincu), et de cuisine.



En parlant de cuisine, il nous fait saliver en nous montrant les photos des parillas (diners barbecue) qu'il organise régulièrement avec ses potes. Nous voyant au bord de l'hypoglycémie, il nous propose de déjeuner avec lui ce midi. 3 min après, il revient de la boucherie avec un énorme rosbeaf d'1kg.

"C'est dommage, je n'ai pas de parilla dans mon appartement, je vais vous la cuisiner au four, mais ce sera un peu moins savoureux".




Vu comment on lui a descendu sa bidoche, je vous laisse imaginer le carnage que ça aurait été en grillade. La viande argentine est vraiment exceptionnelle.

Comme pour Jose et Romina, nous adressons un immense merci à Gabriel pour son hospitalité et sa gentillesse.

Buenos Aires 2 : le retour !

Retour à Buenos Aires après une nuit relativement confortable en Bus (si, si, je vous jure qu'ils sont plus confortables que les cars français...).

Arrivés à la gare de Retiro, immense terminal routier, nous cherchons le bus qui pourra nous ammener en centre ville chez notre prochain hôte couhsurfer (on y a pris gout après notre première excellente expérience à Cordoba, vous l'avez compris).

Alors qu'on attendait calmement le bus en finissant de se réveiller, on assiste médusés à un accident : de l'autre côté de l'avenue, un type se fait écraser par le bus n° 5 qui arrivait à fond la caisse, et qui ne s'est arrêté que 20 m plus loin... ça nous calme pour un moment, et nous fera prendre encore plus de précautions en traversant les rues : ici, ce sont les voitures qui ont la priorité.

Nous arrivons chez Gabriel, dans le quartier huppé de Palermo, où nous passerons 2 excellentes journées, entre parcs verdoyants, musées et visites des rues typiques du coin.










En prime, une soirée dans un excellent resto "parillada", où nous envoyons quelques bonnes grillades (dédicace aux "mollejas", les ris de veaux à la mode Argentine).


Romina et Jose

Jose et Romina nous accueillent chaleureusement à Cordoba, alors qu'ils ne nous connaissaient même pas : c'est le merveilleux principe du "Couchsurfing" (article à venir un de ces 4).

Ce jeune couple de Cordoba est généreux et très agréable, nous discuttons longuement de culture, de voyages, d'économie, politique, mais aussi des traditions argentines en matière de cérémonies de mariage (ils se sont mariés depuis 3 ans). Quelques verres de bières et repas échangés, et nous voilà des couchsurfers convaincus, contents de découvrir une nouvelle façon de voyager qui nous permette de rentrer en contact avec les gens, d'apprendre plus facilement leur culture et de partager nos envies de voyage.



Un grand merci à vous 2 pour votre accueil, espérons que l'accueil qui vous sera réservé lors de vote prochain voyage en Europe soit aussi chaleureux.

D'ailleurs, j'en profite pour lancer un appel sur ce blog : Jose et Romina cherchent un hébergement pour leur séjour de 3 jours à Paris au mois de mars... si ça vous intéresse de découvrir la culture argentine en leur compagnie, laissez un petit message en commentaire !

Cordoba

Notre chemin nous conduit à Cordoba, 2ème ville du pays, pour une visite de 2 jours.

Même si au premier abord la ville ne nous parait pas aussi jolie que sa réputation nous l'annonce, l'ambiance et l'animation nous plaisent beaucoup.

Nous visitons le quartier jésuite, qui abrite églises, universités, cloitres et autres édifices construits par les missionnaires.





L'argentine recèle de très bons musées, et nous faisons un petit tour dans le très bon musée des beaux arts de Cordoba, avant de rejoindre nos hôtes Jose et Romina (Cd. article suivant).




Le lendemain matin, petit déj tranquile, un peu de balade dans les rues avec nos nouveaux amis de Couchsurfing, quelques empanadas et des au revoirs chaleureux. Nous nous dirigeons ensuite vers un quartier plus populaire (on dirait bobo à Paris, mais ici c'est quand même plus cool), très agréable, brocante, magasins de créateurs de fringues et tout...




Cordoba est définitivement une ville agréable qui mériterait plus que 2 jours, mais nous devons déjà repartir vers Buenos aires, avant d'entamer notre 2ème voyage argentin : direction la Patagonie !

Tucuman

Après une escale pluvieuse à Tafi del Valle, station de montagne chic du coin, nous arrivons à Tucuman, où nous ne passerons que quelques heures seulement, en attendant le bus de nuit qui nous emmènera à Cordoba.

Tucuman est une ancienne capitale politique du pays, connue pour être le berceau de l'indépendance du pays. Il reste quelques beauc bâtiments coloniaux, et notamment la demeure ayant abrité le premier parlement du pays, que nous visitons. Cours d'histoire argentine en prime (je vous l'épargnerai).




jeudi 27 janvier 2011

Rencontre avec Sergio

A l'aller, le chauffeur du minibus ne payait pas de mine, avec son chapeau usé et sa chemise portée depuis plusieurs jours, il n'avait pas fière allure.

Après la visite du site archéologique de Quilmès, nous attendons avec un groupe de chicas de buenos aires la navette retour. A son arrivée sur la parking, nous peinons à reconnaître notre chauffeur. Chemise immaculée, il a laissé son chapeau pour laisser au vent sa longue chevelure brune.

Du haut de son 1m65, Sergio un habitant de Quilmès, la trentaine, dégage l'assurance et la séreinité d'un sage. Il s'exprime lentement et clairement, nous parle de don peuple, de sa région et de ses combats. Sa longue chevelure et son teint mat nous confirment ses origines mi-Espagnoles mi-Diagitas (ethnie des indiens de la région du Sud de Salta).

Les combats qu'il mène, il nous les évoque avec passion : protection de la nature, de la culture et du mode de vie des Quilmès. Comme ses compatriotes, il croit en la Pachamama (divinité symbolisant la Terre mère) autant qu'en Jésus.
Le gouvernement qui favorise l'agriculture intensive du soja, les grandes entreprises polluantes, les viticulteurs qui déracinent les arbres centenaires de la région et les capitaux privés étrangers, il les combat dans une lutte non violente.
Alors, quand il explique que le site archéologique de Quilmès, initialement géré en concession par un riche homme d'affaire de la région a été récupéré par sa communauté, son oeil pétille. Terminés le musée privé, l'entrée aux tarifs excessifs, l'hotel de luxe qui pompait les ressources du coin. Maintenant, le site est co-administré par le conseil de la communauté Quilmès. Pour eux c'est une victoire, mais leur combat continue à coups d'avocats et de lobbys.

Sur la route qui nous ramène à Amaicha, il nous demande si un petit détour par sa maison ne nous dérange pas. Il a une course à faire, et nous avons le temps. Après 10 mn de piste cabossée, nous arrivons au milieu d'un paysage aride, mais cultivé. Sergio nous explique les canaux d'irrigation, les cultures diversifiées et la gestion raisonnée des ressources naturelles.
Un bref aller-retour dans sa maison, construite en un seul étage de briques et de torchis traditionnels, et il ressort avec un ordinateur portable dernier cri sous le bras.

"Nous devons lutter avec les outils de notre temps" nous confie-t-il en souriant.

Il parait que cette partie du village va bientôt se munir d'internet par satellite...

Amaicha del valle

Partis de Cafayate, nous nous dirigeons vers le Sud pour continuer à visiter la région au Sud de Salta.

Amaicha del Valle est plus petit et beaucoup plus calme que Cafayate. Peu de choses à faire, à part quelques sentiers de balades, et surtout les ruines pré-hispaniques de Quilmès.

Quilmès est le site archéologique le plus important d'Argentine. En plus d'être situé au milieu d'un paysage superbe, il est assez bien conservé et nous pouvons imaginer du haut de la coline qui surplombe la ville de plusieurs milliers d'habitants qui se tenait là il y a plusieurs centaines d'années.



Malgré la chaleur (il fait plus de 40°C à l'ombre) et l'altitude (environ 2300m), nous gravissons les marches du village pour admirer le panorama.



Sur le retour, nous faisons plus ample connaissance avec le chauffeur du taxi collectif qui nous ramène : Sergio (cf article dédié).

Après cette visite, nous retrouvons les frères de Neuquen : Christian et Rodrigo, pour un petit rafraichissement bien mérité.

Nous décidons ensuite d'aller visiter le musée de la "Pachamama", qui présente l'histoire, la culture et la géologie de la région.

Le musée en lui-même est intéressant, mais c'est surtout son architecture qui nous émerveille :






Soirée avec les frangins, et nous partirons demain pour une longue route qui nous mènera jusqu'à Cordoba.

Ruben

"Passez par là, sous la grosse pierre, c'est le bon chemin !"

Alors que nous galérons un peu sur les chemins escarpés du Rio Colorado, Ruben, un jeune argentin originaire d'Ushuaia nous file un coup de main.

Il étudie la géologie et l'histoire, mais comme toute sa famille, il est plus que tout attiré par la voyage. Aucun de ses frères et soeurs de ne vit au même endroit. Lui-même a la bougeote, et durant ses vacances il a parcouru le Nord de l'Argentine et les pays frontaliers. Ses pas l'ont conduit à Cafayate, où il a posé sa tente au milieu des maisons d'indiens qui gèrent le parc du rio colorado.

"J'aime bien cet endroit, du coup je me suis posé là depuis 3 semaines. J'aide les randonneurs, je participe aux travaux de la communauté qui vit ici, c'est sympa".



C'est vrai qu'il a l'air de bien connaître les lieux, avec son short et ses espadrilles tout usées, il va trois fois plus vite que nous dans les chemins escarpés de la vallée du Rio Colorado.

"Faites attention quand même, s'il pleut, il faut quitter le canyon. Il y a deux jours, les pluies ont été violentes, et on a été obligés de venir sortir les randonneurs qui ont été surpris par la montée des eaux. Des types qui bivouaquaient là ont même été obligés de quitter leur campement en catastrophe, ils ont perdu leur tente et tout leur équipement...".

Cascades du Rio colorado

Levés tôt malgré les excès de la veille, nous nous rendons sur le rio colorado, vallée encaissée où serpente une rivière dans un relief très accident.


La ballade est plutôt sportive, avec beaucoup de grimpe sur les rochers, de gués à traverser .  Nous arrivons un peu fatigués au bout du chemin, où une cascade attire baigneurs et photographes.




En chemin nous sommes aidés par des guides du coin, des indiens de l'ethnie "Diagitas" (notez la joue gonflée par les feuilles de Coca...) :


Après la visite, un peu de repos bien mérité et une dernière soirée avec "la bande du pick-up". L'étape Cafayate se termine demain, car nous prenons le chemin du Sud.

La bande du pick-up


Comme vous l’avez peut-être vu dans un précédent billet, nous avons partagé la fond d’un pick-up avec d’autres touristes le temps d’un trajet dans la région de Salta. Ce genre d’expérience favorisant les discussions et le rapprochement entre les gens, nous sommes devenus amis avec cette joyeuse bande le temps de quelques jours. Portrait express de « la bande du pick-up » :

Juan et Paula sont des portuenos (habitants de Buenos Aires pour ceux qui suivent). Lui travaille dans les matériaux métalliques à destination des milieux radioactifs. D’ailleurs il  fallu que j’aille en argentine pour trouver quelqu’un qui comprenne le sujet d mon projet de fin d’études (traction biaxiale des matériaux composites SMC mesurée par ultra-sons). En gros, Juan est spécialisé dans la rouille des centrales nucléaires. Pour plus de renseignements, mon frangin pourra expliquer… Paula est institutrice, tous deux ont la trentaine, sont très ouverts, rigolos et nous apprennent beaucoup sur la culture Argentine, vue par les gens de notre âge.

Christian et Rodrigo sont deux frères natifs de Neuquen, principale ville du Nord de la Patagonie, qui voyagent sac au dos pendant leurs vacances. Agés de 20 et 16 ans, ils sont encore étudiants, sont adorables et nous font bien rire quand nous évoquons les différences entre les coutumes argentines et françaises autour d’une (plusieurs) bières.

Iño (je suis sûr que j’ai écorché son prénom encore une fois, pas facile les patronimes basques...), est un grand voyageur. Venu du pays basque espagnol, la quarantaine, il fait figure d’homme d’expérience de notre petit groupe, et nous régale de ses récits de voyages à travers le monde.





Nous passerons 3 soirées mémorables avec la bande du pick-up, de très jolies rencontres (dont certaines nous suivront encore quelques jours), beaucoup de discussions, de bons moments échangés. Une preuve de plus s’il en fallait que les Argentins sont très ouverts, amicaux et chaleureux.

Cafayate : vignobles et randonnées

A Cafayate, 2 activités principales : les circuits touristiques dans les vallées avoisinantes et les visites de caves. Le réconfort avant l’effort pour nous, alors nous nous offrons un petit moment de détente dans une cave locale, qui nous avait té recommandée par Nathalie et Christian, les Portuenos rencontrés à Humahuaca. Bonne pioche ! La maison Nanni produit des bons vins bios tout à fait respectables, et les explications, bien que sommaires, nous renseignent sur les gouts des argentins et les cépages utilisés ici : Torrentes, Carbenet Sauvignon, et surtout Malbec pour ses vins rouges plus puissants.





L’après midi, direction la « Quebrada de Cafayate », sorte de circuit dans un canyon, qui permet d’admirer des formations géologiques vraiment surprenantes, célèbres dans toute la région. Les différens sites ont des noms évocateurs « le crapaud », « les fortifications », « les gorges du diables » et le surprenant « amphithéâtre », cylindre creusé dans la roche qui présente des propriété acoustiques excellentes. A notre arrivée certains membres de notre groupe, isus d’une corale, profitent du lieu pour entonner quelques chansons. Moment sympa :















argentine-cafayate-amphiteatro from jbqueromes on Vimeo.

La nuit est déjà tombée quand nous rentrons, et nous enchainons avec une soirée « parilla-poulet » dans la cour de l’hotel où loge nos amis de la bande du pick-up. Couchés à 2h30 du matin, on va sans doute avoir un peu de mal à se lever le lendemain…