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lundi 24 octobre 2011

Vieux motard que jamais

Après notre descente au fil du Mékong, nous partons vers la ville de Pakse, qui fera office de base pour les derniers circuits de notre séjour au Laos. Et là mes amis, ça a été le festival de la moto-pourrie.

Tout d'abord nous sommes partis visiter le site de Wat Phu à Champasak. Classé au patrimoine mondial de l'humanité, ce site est connu pour son architecture khmère et son environnement naturel inhabituel, coincé entre montagne et fleuve.

Nous qui avions déjà été émerveillés par Angkor et ses multiples temples il y a quelques années, disons que ce n'est pas l'architecture du temple qui nous a ému ce jour-là, mais plutôt l'ambiance un peu mystique du site, à laquelle la pluie et la jungle environnante ont sans doute contribué.









Le lendemain nous partons pour une grosse virée de 3 jours à travers le plateau de Bolaven. Un petit sac à dos, poncho de pluie, 2 brosses à dents et nous voilà partis pour 450km de mobylette à travers villages de minorités, chutes d'eau et plantations de café.


Nous sommes tombés sur plusieurs villages de l'ethnie Katu (vous vous souvenez de notre copine Mon ?), où nous avons retrouvé l'artisanat des tisseuses qui nous avait bien plu quelques semaines auparavant.




Dans un de ces villages nous avons même eu droit à une visite guidée en bonne et due forme, au cours de laquelle nous avons bénéficié des explications très intéressantes du guide local sur les traditions animistes des Katus, et leurs coutumes parfois surprenantes, comme celle de fumer du tabac dans des pipes à eau, et ce dès le plus jeune âge. D'après le guide cela permet d'habituer très tôt les enfants à fumer comme acte social, ce qui se révèle apparemment très important au moment de l'adolescence et des premières recherches de partenaires amoureux...









Nous étions en période de moisson sur le plateau, et les chargements de maïs attendaient en rang devant la coopérative pour la pesée.





Passant sur un chemin de terre devant une petite cabanne-épicerie comme il y en a des centaines au Laos, nous nous sommes fait inviter quelques minutes par ses 4 occupants qui se faisaient une petite fête, musique à fond et bière à sec, dansant à moitié saouls en plein après midi. Scène surréaliste.










Le temps n'est pas toujours clément sur le plateau, et nous avons une fois de plus fait les frais de quelques averses. Mais le pire était à venir, quand nous sommes tombés sur 10km de route en travaux, soit une piste de boue détrempée de 20cm de profondeur. Coincé dans la gadoue, m'enlisant tous les 10m, j'ai laissé parler mes nerfs fatigués, insultant cette maudite route et ma passagère, qui avait la malchance d'être l'unique victime innocente que j'avais sous la main à ce moment là... Après 45mn de galère dans la boue, nous étions prêts à renoncer et à faire demi-tour lorsqu'un ouvrier du chantier est venu vers nous et nous a expliqué dans un mélange de mimes et d'anglais qu'il était idiot de faire demi-tour ici, vu que la route redevenait bonne quelques centaines de mètres plus loin après la fin du chantier.
Après quelques instants d'hésitation mêlés d'une petite dose de désespoir, je lui ai répondu, en français : "si tu nous a baladés et qu'on se retape encore une heure de galère dans la boue, je reviens et tu vas voir un peu..." Son grand sourire et un hochement de tête typiquement asiatique m'ont confirmés qu'il n'avait rien compris, heureusement.



Enfin sortis de ce bourbier, nous nous sommes dirigés vers une plantation de café, récemment rachetée par un riche français d'origine laotienne, qui nous a fait le plaisir d'une petite visite guidée de son jardin foisonnant.






Le café de cette région est parait-il l'un des meilleurs (et des plus chers) du monde. Moi qui ne suis pas un gros consommateur d'Arabica, je ne savais même pas qu'il existait du café laotien, des connaisseurs dans la salle ?

Après cette escapade motorisée, nous repassons une nuit à Pakse avant de mettre le cap vers les "4000 islands", archipel situé sur le Mékong, à l'extrême Sud du pays et à la frontière avec le Cambodge.

Sur la route, crevaison du van qui nous transportait, jusque-là rien de bien méchant. Ce n'est que lorsque le chauffeur s'est rendu compte que la roue de secours était elle aussi quasiment à plat qu'il s'est fendu de son plus beau sourire, nous expliquant qu'il allait devoir nous laisser au bord de la route pour alléger la cargaison, le temps pour lui de foncer au ralenti vers le garagiste le plus proche. Une heure plus tard, nous étions repartis : que demande le peuple ?




Calme, tranquillité et beau temps nous ont accompagnés pendant ces 2 jours passés sur la plus grande et la plus paisible des îles de l'archipel : Don Khong.

Pour une dernière expérience de moto-pourrie, nous avons pu louer une superbe épave chinoise qui nous a permis de faire un petit tour de cette île assez photogénique, et dont les sourires des habitants nous ont une fois de plus charmés. Parmi nos pannes nous manquait la panne sèche. Cet oubli fut réparé en s'apercevant trop tard que la jauge d'essence ne fonctionnait pas... Coup de chance, notre moto s'est arrêtée en toussant pile devant la maison d'une de nos voisines de voyage de la veille. Celle-ci nous a aiguillé vers le plus proche revendeur d'essence du coin, une cabane en bois à 300m de là que nous n'aurions jamais repérée tout seuls.













Des 4000 îles nous remontons directement à Vientiane, d'où nous entamerons un joli périple en bus pour rallier le Sud de la Thailande : après avoir enchainé deux bus de nuit, entrecoupés d'une journée de visite dans Bangkok en partie inondée, un peu de détente sur les côtes paradisiaques du golfe d'Adaman devraient nous faire du bien. Surtout que la prochaine étape se nomme l'Inde, pas vraiment pour ses plages désertes propices au farniente...


La suite au prochain épisode !

jeudi 20 octobre 2011

Les papys de la francophonie

Un peu partout au Laos nous nous sommes fait aborder à plusieurs reprises par de petits pépés qui nous parlaient immédiatement dans un français souvent excellent, héritage de la colonisation.

A chaque fois l'échange fut sympathique, cordial, parfois amusant et même émouvant.

Parmi ces rencontres, nous sommes tombés sur 3 papys particulièrement intéressants à Thakaek et Savannakhet :

Un grand père de 70 ans qui nous a expliqué le rite religieux que tout le village s'employait à préparer pour le soir même :



Lors de la visite d'un temple chinois, notre guide improvisé qui avait servi dans l'armée française en Indochine nous a raconté un peu son parcours : "J'ai sauté sur Dien Bien Phu vous savez, et ai même été blessé par balles par la suite au Vietnam [il nous pointe son épaule du doigt]. Après la guerre je suis devenu professeur, et me voilà à la retraite maintenant, je vis dans un petit appartement derrière l'école qui est financée par les chinois. Les chinois vous savez ils rachètent tout ici... Malheureusement, la France ne nous a jamais versé de pension ni de compensation pour nous autres qui avions combattu pour elle. J'ai quand même réussi à toucher un chèque de 300 € il y a quelques années."

Et puis nous sommes tombés par hasard sur le tournoi de pétanque de l'amicale lao-vietnamienne. Ca jouait plutôt pas mal, et nous avons eu droit à un accueil chaleureux et des commentaires savoureux de notre hôte francophone (chemise noire rayée), qui riait notamment de l'état éthylique avancé de l'arbitre (celui en t-shirt noir)...