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dimanche 27 novembre 2011

Malti

Pour notre escale à Orchha, nous avons opté pour une formule de logement un peu particulière, puisqu'il s'agissait d'un logement chez l'habitant proposé par une ONG locale, "friends of Orchha". Le concept est simple, c'est une genre de chambre d'hôtes dans une famille au cœur d'un petit village rural.

Comme souvent en ce moment, l'expérience n'avait pas très bien commencé. Pour une question de mauvaise compréhension mutuelle avec le contact de l'association que nous avions appelé, nous sommes arrivés une station de train trop loin et avons été obligés de rebrousser chemin en rickshaw sur 25 km pour finalement arriver vers 22h, fatigués, frigorifiés (il caille dans les plaines du centre en cette saison), et passablement énervés.

Et puis Malti nous a accueilli avec un immense sourire qui a tout de suite effacé nos soucis de la journée. Ne vous fiez pas trop à la photo, vous savez maintenant que les indiens ont la pose sérieuse facile dès qu'ils voient un appareil. En vrai elle sourit plus encore.


Malti nous a accueillis au sein de sa famille avec son mari et ses 3 garçons. Elle a 26 ans, travaille aux champs pendant que son époux bosse en tant qu'électricien/réparateur (d'après ce que j'ai compris). Mais elle s'occupe aussi du foyer, des enfants qui ont entre 5 et 10 ans, et de la chambre d'hôtes, ce qui représente en tout une somme de travail considérable, un boulot à plein temps de 5 heures du matin à 22 heures le soir (on a compté). Entre nos visites des monuments de la ville d'Orchha voisine, nous avons passé un peu de temps avec cette femme très touchante avec qui on a beaucoup ri, et qui nous a fait beaucoup réfléchir aussi, notamment sur les conditions de vie des femmes en Inde. Vaste sujet.

L'un des buts de l'association étant de faire participer les touristes à la vie de la famille d'accueil, nous avons plutôt bien joué le jeu, entre la partie de cricket, l'observation des devoirs scolaires dans la cour de la maison avec les voisins, la corvée d'eau au puis du coin et un petit cours de cuisine le soir avec préparation d'un curry et des traditionnels Chapatis.












La chambre d'hôtes, construite par l'association dans la cour de la maison était jolie, propre et assez confortable par rapport à ce qu'on avait trouvé depuis quelques semaines en Inde.



La pièce commune de la maison, servant de cuisine/salle à manger/chambre des parents et des enfants/débarras.


Accueillis avec une grande générosité par cette merveilleuse femme courageuse et chaleureuse, nous avons ressenti un vrai blues en la quittant.

Avant de partir elle nous tend le livre d'or dans lequel signent tous ses hôtes. Elle ne pourra cependant jamais le lire, puisqu'elle n'a pas eu la chance d'aller à l'école. Parmi les commentaires toujours élogieux des précédents visiteurs, certains se félicitaient d'avoir découvert grâce à l'association "la vraie Inde", de "vrais gens" ou une "vraie famille". Personnellement je pense que cet aspect de l'Inde n'est ni plus vrai ni moins vrai que les riches familles de Delhi, les stars de Bollywood, les prêtres de Bénarès, les passagers du Jalgaon-Delhi, les vendeurs de bibelots d'Agra ou les mendiants de Calcutta. La facette rurale de l'Inde que nous avons découverte en compagnie de Malti est un des nombreux visages d'une Inde profondément disparate et plurielle qu'il faudrait plus d'une vie pour explorer, et encore plus pour comprendre. Mais ce qui est certain est que nous avons pris un "vrai" plaisir à partager ces 2 jours en sa compagnie, et que cette rencontre nous a marqués pour longtemps.


Une fois de plus nous adressons un immense merci à Malti et à sa famille.

samedi 26 novembre 2011

Au coeur de l'Inde.

Nous serions bien restés un jour ou deux de plus à Bénarès, mais le programme un peu chargé que nous nous étions concocté nous dicta l'heure du départ. Direction l'Ouest pour un circuit dans les états du centre de l'Inde.

La première étape est bien connue des guides touristiques, puisqu'il s'agit de la petite ville de Khajuraho. Très célèbre pour ses temples aux gravures érotiques explicites, nous nous devions d'aller jeter un coup d’œil innocent sur ce phénomène archéologique, et puisque c'est sur la route...

La première impression fut le calme de cette petite ville, après Bénarès ça fait quand même du bien de se retrouver à la campagne, d'autant que les alentours sont assez beaux. La seconde impression fut la beauté des temples de Khajuraho, construits entre le 10ème et le 11ème siècle, ils sont particulièrement bien restaurés, mis en valeur et sont parmi les plus raffinés qu'on ait pu voir en Inde, que ce soient les temples hindous ou ceux de la religion Jaïn, moins connus.









Et puis en se rapprochant, on comprend vite l'intérêt particulier porté à ces temples. Bien que les scènes érotiques ne représentent qu'une petite proportion des sculptures, toutes superbes, on ne peut que constater que les artistes (et les commanditaires) se sont bien lâchés.





Je laisse le soin aux plus curieux(ses) d'entre vous d'aller visiter l'album photo indien en cliquant en bas à droite du blog si vous voulez en voir plus, il y a de quoi faire bande de petit(e)s pervers !

L'origine de la présence de ces scènes érotiques n'est pas bien connue, et plusieurs hypothèses existent de nos jours. Influence du tantrisme dans le culte hindouiste, imagerie des désirs et des vices qu'il faut laisser à l'extérieur des lieux sacrés, lien architectural pour symboliser l'union entre les dieux et les fidèles, on ne sait pas bien en fait. Le truc intéressant est aussi de noter le décalage entre des bas-reliefs religieux vieux de 1000 ans et l'aspect hyper conservateur de l'Inde d'aujourd'hui. En parcourant le site, on se rend compte que les touristes occidentaux ne sont intéressés que par les les sculptures érotiques, qu'ils mitraillent avec leurs appareils photos en se donnant des coups de coudes complices, alors que les locaux (surtout les femmes), passent devant rapidement en osant à peine lever les yeux, préférant se recueillir à l'intérieur des temples devant des divinités plus familières et plus pudiques.









Après cette escale rafraichissante, nous continuons notre périple dans le cœur géographique de l'Inde en nous rendant à Orchha, petite ville au milieu de la campagne, mais qui recèle elle aussi quelques trésors.







Orchha est une ancienne ville princière, devenue maintenant un petite ville de province dont les activités principales sont l'agriculture et le tourisme. On a vraiment adoré Orchha  pour plusieurs raisons, tout d'abord parce que le cadre et les différents monuments sont vraiment très beaux, ensuite parce que malgré tous ces attraits la ville est assez calme et pas trop envahie par les touristes (plus de sculptures érotiques, plus de touristes italiens, allez comprendre...) et enfin pour une raison qui sera plus largement exposée dans l'article suivant.

Quelques photos en vrac de la ville, ses monuments et ses environs :

















Alors que nous avions toujours circulé en train jusqu'ici, la chance nous a abandonné l'espace d'un instant, nous obligeant à galérer une après midi à la recherche d'un moyen de transport pour rallier notre prochaine étape : les grottes d'Ajanta. Les trains étant archi-complets pour plusieurs jours, nous avons réussi à trouver une suite de 2 bus de nuits (2 fois plus long et 3 fois plus cher que le train...) qui nous ont quand même permis de nous arrêter visiter la ville d'Indore. Assez grande ville mais assez peu d'intérêt pour nous malheureusement. Après avoir vu le petit musée et un palais dans le plus pur style victorien, nous nous sommes rabbatus sur un mall pour finir l'après midi. Et qu'y a-t-il dans tout mall indien qui se respecte, à part la clim à fond, la fouille à l'entrée, des boutiques de fringues et des stands de bouffe au 4ème étage? Un cinéma bien sûr !

Ben oui, en grands amateurs de Bollywood que nous sommes, il nous fallait tenter l'expérience "in vivo", ce que nous avons fait avec le film "Rockstar", dont les affiches et la bande-annonce trainaient partout ce mois-ci. Malheureusement nous étions à une heure creuse en semaine, donc pas beaucoup d'animation dans la très confortable salle. En effet, comme pour les trains il y a des classes de confort dans les salles de cinéma indiennes, la notre était une "executive", et était de meilleure qualité que bon nombre de salles françaises à 10€ le film... Malgré l'absence de sous-titres le film, entièrement en hindi, était assez bon, et tous les ingrédients d'un bon Bollywood étaient réunis :
  • Un gros paquet de pop-corn avec un "thum's up" pour arroser tout ça.
  • Une histoire d'amour impossible
  • De bonnes chorégraphies qui tombent comme un cheveu sur la soupe
  • Des musiques super entrainantes
  • Une actrice à tomber par terre
  • Un scénario tiré par les cheveux mais avec plein de bons sentiments dedans.
  • Et au rayon des nouveautés, pas de happy-end, un doigt d'honneur et carrément des scènes de baiser sur la bouche ! (mais que fait la censure !)
Pour les curieux, voici la bande annonce :



Après cette escale forcée mais pas désagréable à Indore, nous voici à Ajanta, avant-dernière escale de notre périple indien (déjà).

Ajanta est un site archéologique très particulier puisqu'il est constitué d'une vingtaine de temples bouddhistes creusés dans la face d'un canyon entre le 2ème siècle avant JC et le 8ème siècle de notre ère. Les temples et monastères creusés sont pour la plupart peints à l'intérieur, et bénéficient d'une architecture très travaillée. Le résultat est vraiment superbe, et on alterne entre l'admiration pour les sculptures et les peintures, et pour les artisans qui sont allés creuser ça directement dans la roche sans avoir le droit à l'erreur. Assez impressionnant pour qu'on revienne le lendemain compléter la visite, en compagnie de plusieurs groupes scolaires qui avaient fait le déplacement depuis l'état du Karnataka notamment.



















3 semaines c'est court, surtout en Inde, et l'heure du retour à Delhi a déjà sonné. Mais la dernière escale de notre périple indien fut quand même pleines de réjouissances, puisqu'elle fut l'occasion de passer un peu de temps en famille et dans un confort très appréciable après avoir passé quasiment une nuit sur 3 dans le train ou dans le bus.

Prochaine étape, la Syrie !

Euh non, finalement, on va changer un peu le programme, et tant qu'à faire, autant tenter un pays duquel on ne connait rien d'autre que les excellents commentaires que nous ont laissés les voyageurs rencontrés sur la route.

Prochaine étape donc : Sri Lanka !

Mais avant, un dernier petit article sur l'Inde...