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mercredi 30 mars 2011

Page culturelle : "LOS JAIVAS"

Los Jaivas signifie "les crabes" en espagnol, mais le nom est aussi un jeu de mot qui se prononce "high-bass" avec l'accent d'ici.

C'est un groupe de rock-folk légendaire au Chili, et plus généralement dans toute l'amérique latine.

Formé en 1963, le groupe est toujours en activité, malgré le remplacement de 2 des musiciens décédés.
On pourrait comparer leur musique à celle des Pink-Floyd (j'en connais un qui lève déjà les sourcils en doutant : "rien n'est comparable aux Pink Floyds !"), mais avec des influences fortes de musique folklorique andine.

Tous les musiciens sont des multi-instrumentistes surdoués, et vivent en communauté depuis un paquet de temps. En plus d'avoir vendu des millions de disques, d'avoir fait des concerts gigantesques, ils sont aussi célèbres pour avoir joué dans des lieux historiques et insolites (toujours un parallèle avec les Pink Floyds).

Parmi leurs morceaux de gloire, voici deux extraits de leur célèbre performance au Machu Picchu. Alors pour expliquer un peu le contexte, on est en 1981, personne ne s'est jamais produit sur ce site fabuleux (et personne ne l'a fait depuis), et les Jaivas ont composé spécialement pour l'occasion près d'une heure de musique en s'inspirant des poèmes que Pablo Neruda écrivit le jour de sa première visite au même Macchu Picchu. Moi qui aime faire des analogies pourries, je vous laisse imaginer le concert des Floyds à Pompei, sur des paroles de Victor Hugo, avec en introduction un des très grands écrivains de sa génération (bon, d'accord, là je vais loin dans la comparaison).

Je vous laisse juger, moi j'ai adoré, et il n'est pas impossible que cette musique me suive quand nous arriverons justement sur ce lieu mythique. Dédicace à tonton Aldo :




Petite questions aux plus de 40 ans d'ailleurs, plusieurs chiliens m'ont assuré que le groupe avait aussi eu son heure de gloire en Europe dans les années 70. Quelqu'un peut confirmer ?

Rencontre avec Gonzalo

Gonzalo est trentenaire, géologue, et passionné de voyage.

Arrivés chez lui à La Serena, nous avons longuement discuté du principe du Couchsurfing, site par lequel nous nous sommes rencontrés. En effet, Gonzalo est un véritable pro en la matière, puisqu'il a hébergé plus de 100 personnes, et est coordinateur de l'association Couchsurfing de sa région. L'occasion pour nous, qui sommes débutants en la matière, de lui poser milles questions sur les bonnes pratiques de ce nouveau mode de rencontre / voyage, et sur ces expériences vécues. On en sort plus que rassurés, et cet échange ne fait que confirmer le bien qu'on pense de ce système.

Gonzalo est géologue (encore un), et profite à fond des moyens dont il dispose pour voyager aussi souvent qu'il le peut "je travaille 6 mois de suite, et puis je démissionne, pour voyager 6 mois. A mon retour, comme le profil de géologue expérimenté est quelque chose de recherché au Chili, je n'ai généralement pas de problème pour retrouver du boulot"... pas mal non ?


Bref, encore une rencontre super sympa, qui nous a de surcroit permis de découvrir tout un pan de la sulture musicale chilienne (cf. l'article suivant).

La Serena

Partis de Valparaiso de nuit, nous arrivons très tôt à La Serena, station balnéaire prisée pour son immense plage.

Petite visite de la ville de bon matin, avec ses nombreuses églises et son architecture néo coloniale.





La plupart des églises sont d'ailleurs occupées, puisque nous sommes dimanche matin.Nous nous arrêtons cependant devant un genre de hangar d'où sort une musique entrainante et des chants joyeux : c'est une église évangéliste. Poussés par la curiosité, nous entrons. Il est vrai que ce type d'endroit fleurit dans toute l'Amérique du Sud (au grand dam de l'Eglise catholique parait-il) : techniques "à l'américaine", groupe de rock / pop bien sage sur scène, sourires et poignées de mains nous accueillent :"bienvenue, vous pouvez prendre toutes les photos que vous voulez, et même participer si vous le souhaitez".
Les paroles défilent sur le grand écran, tout le monde est debout et chante en cœur. Plutôt amusés par le spectacle, nous filons discrètement au bout de quelques minutes, en gardant nos doutes et nos critiques pour nous...

Après un déjeuner pris au marché local (attention le menu de la mer : cassolette d'ormeaux, couteaux gratinés au parmesan et ceviche), nous nous prélassons dans le petit jardin japonais de la ville, puis retrouvons Gonzalo, notre hôte Couchsurfing du jour (article à venir).
Arrivés dans son superbe appartement, avec vue directe sur la mer, nous entamons la discussion, puis repartons nous balader sur cette longue plage où quelques surfers profitent de la bonne houle du soir (dédicace au kitesurfers finistériens : on n'a pas osé provoquer les vagues cette fois ci...).








A notre retour nous faisons connaissance avec le deuxième couple qui partage l'appartement de Gonzalo cette nuit : 2 autres couchsurfers terminant un voyage autour du monde de 9 mois.

Le lendemain, nous restons déjeuner avec Gonzalo qui nous a préparé un délicieux poisson, avant de descendre cette immense plage jusqu'à la ville de Coquimbo, port de pêche, plus populaire et moins chic que La Serena. En chemin, nous remarquons plusieurs panneaux de signalisation qui nous sont peu familiers en Europe : l'occasion de nous rappeler que nous sommes toujours dans une région hautement sismique...








De retour chez notre hôte, c'est à notre tour de lui faire un brin de cuisine, mais le courage et l'imagination nous faisant défaut, nous optons pour une pizza (maison quand même... on a des principes) et une bonne bouteille de vin chilien. Lui nous offre l'apéritif, et nous voilà à discuter toute la soirée de voyages, de culture et plus particulièrement de musique chilienne (article à venir).

La Serena étant surtout pour nous un point de départ pour visiter la célèbre vallée de l'Elqui, nous partirons en bus le 3ème jour pour aller nous frotter aux vignobles de Pisco...

mardi 29 mars 2011

The empanadas code

Pour changer nous vous proposons un petit jeu

Comme dans d'autres pays d'Amérique latine, on trouve des empanadas à peu près partout. L'empanadas,  c'est un genre de chausson / beignet chaud, le plus souvent garni de fromage, jambon, oignons ou légumes.

Mais au Chili, on rencontre de temps en temps des restaurants qui sont spécialisés dans la préparation de cet en-cas, et qui proposent des dizaines de parfums différents.

Le seul problème, c'est qu'il faut différencier les empanadas, qui ont toutes le même aspect extérieur une fois cuites (au four ou frits dans l'huile).

Alors les chiliens ont inventé : le marquage codé. Plusieurs trous et entailles dans la pâte permettent d'identifier les parfums choisis. Evidemment, le mode d'emploi est fourni :



 Le premier qui trouve les parfums qu'on a commandés à Viña del Mar gagne toute notre estime, ainsi qu'un Fan Shop (Question bonus : "C'est quoi un fan shop?") : vous aussi vous pouvez jouer chez vous !


Valparaiso


Ahhh Valparaiso, ville envoutante, bordélique et colorée.

Il nous tardait d'aller visiter cette métropole portuaire "salle et désordonnée, mais attachante", selon certains chiliens que nous avions rencontrés.

Ville portuaire, accrochée à ses 42 (...) collines, résolument tournée vers la mer et bénéficiant d'un esprit insouciant et coloré, Valpo (pour les intimes) nous a vraiment séduits. Beaucoup de Français lui trouvent une ressemblance avec Marseille. On lui a ajouté un air de Lisbonne pour les innombrables montées ardues sur ces nombreux promontoires.

Pourtant le séjour n'avait pas si bien commencé. Arrivés vers 22h30 à la gare routière depuis Santiago, nous nous sommes retrouvés dans un genre d'hôtel de passe pourri, bruyant, sale et moche... Ca nous apprendra à écouter les rabatteurs dans les gares (oui, nous sommes encore un peu naïfs après bientôt 3 mois de voyage).
Au petit matin, alors que notre décision de changer d'endroit était déjà prise, nous fumes réveillés par une secousse dans toute la maison. Comme si quelqu'un remuait votre lit énergiquement pendant 10 secondes.
"Ca doit être un gros camion qui passe dans la rue, j'ai déjà senti ça hier soir plusieurs fois" dis-je avant de replanter la tête dans l'oreiller.
Plus tard dans la journée, un habitant nous demande avec un grand sourire :
 - "alors, vous l'avez senti le petit tremblement de terre de ce matin ? Il était plus fort que ceux des jours précédents, 5 sur l'échelle de Richter"
 - "..."
 - "Mais pas de panique, ici c'est rien, on a ça tout le temps. Le week-end dernier par exemple, on a eu 11 secousses de ce genre par exemple, ici on est habitués."
 - "Ah, ok, ça nous rassure alors"

Bref, un premier contact un peu étrange avec cette ville.

Ayant trouvé rapidement une jolie chambre d'hôte plus confortable, nous nous engoufrons aussi sec dans les dédales de rues serpentant dans les collines. Façades colorées, murs taggés (je dirais plutôt décorés), escaliers escarpés, la ville est superbe, sans même avoir parlé de ses monuments ou points d'intérêts touristiques.








Notre errance nous mène sur un des multiples points de vue de la ville : juste au-dessus du port de commerce, avec ses milliers de conteneurs, ses grues et ses bateaux grands comme 2 terrains de foot. Eh bien même ça, on a adoré ! hypnotisés qu'on était devant ce spectacle, nous sommes restés de longues minutes à contempler l'activité du port, comme un gigantesque jeu de légos (vidéo à venir quand on aura plus de débit) :



Le deuxième jour, nous continuons à arpenter les collines de Valparaiso, au sommet d'une desquelles se trouve un grand cimetière peuplé de magnifiques monuments et sculptures. Continuant jusqu'à la seconde maison/musée de Neruda, qui dispose d'un point de vue magnifique sur toute la baie (mais où les photos sont interdites), nous finissons la journée en replongeant vers le port, dans un joli restaurant où on nous sert un excellent poisson.

Pour moi la soirée ne s'arrêtera pas là, puisque je tenais à approcher la fameuse nuit de Valpo, et plus précisément un joli club de jazz réouvert l'année dernière.
Ambiance cool et tamisée à "la piedra feliz"  (désolé Matthieu, revient plus tard quand j'aurais plus de débit pour voir la vidéo) :



Quelle ville attachante, on se dit en la quittant qu'on aurait du y passer plus de temps. Les voyages sont ainsi faits, ça nous donnera une excuse pour y revenir !



Le lendemain nous partons visiter Viña del Mar, à quelques kilomètres seulement de Valparaiso. La sœur jumelle de Valpo n'a rien à voir avec la métropole colorée et populaire que nous avons quittée. Immenses plages bordées d'immeubles modernes, allées verdoyantes, demeures coloniales et vacanciers chics : on appelle ça un contraste.




 (gare aux coups de soleils disgracieux...)



Il n'empêche qu'on a passé une belle journée, se prélassant au bord de la mer, et visitant un joli musée ethnographique (vous noterez sur les photos les collection d'insectes et les spécimens de réduction de têtes indigènes... originale),






Prochaine étape : La Serena, ville coloniale balnéaire, et la vallée de l'Elqui, célèbres pour ses vignes et ses distilleries de Pisco !

vendredi 25 mars 2011

Rencontre avec Claudio


Claudio a la trentaine, originaire de Concepcion, où la étudié la géologie, il travaille actuellement dans une des nombreuses mines du Nord du pays « mon métier, c’est d’analyser des prélèvements de roche pour déterminer si on doit creuser ou pas ».

Comme ses 2 frères (nous en avions déjà rencontré un à Concepcion), il parle un français excellent, et il est très agréable d’évoquer dans notre langue nos voyages respectifs, sa famille qui nous a si bien accueillis à Concepcion, sa vie dans les mines du Nord et ses projets d’avenir.

Encore une belle rencontre qui pourra se prolonger on l’espère après notre retour en France. 



Rencontre avec Pedro


Pedro est un chilien de Santiago que nous avons rencontré à Puerto Natales. Nous le retrouvons à Santiago pour une soirée mémorable, et espérons le revoir à notre retour en France. Oui, car Pedro travaille dans un labo universitaire qui effectue régulièrement des échanges avec l’école Polytechnique, donc il passe régulièrement à Massy-Palaiseau.

A part ça c’est un type formidable, très cultivé et qui aime bien prolonger les soirées en riant autour de quelques bonnes bières. Il nous a appris beaucoup de choses sur la culture chilienne (voire sur la notre aussi…), et on espère le revoir un de ces jours.

« Super buena onda » comme on dit ici.



Santiago

Arrivés à Santiago au petit matin (il fait encore nuit), nous nous engouffrons dans le métro pour aller finir la nuit dans un petit hôtel du centre ville.
Une petite grasse matinée plus tard, direction le Cerro Santa Lucia, une colline dominant le centre ville pou un premier aperçu de ce qui nous attend.







Santiago a la réputation d’être une ville laide, à l’architecture confuse, polluée, mais dynamique, jeune et entrainante. Réputation tout à fait avérée pour nous, et on a adoré ! Buildings de verre, maisons décrépies, immeubles HLM et monuments coloniaux se côtoient dans un joyeux bordel sur fond de cordillère andine : on plonge la tête la première au cœur de cette grande citée, visitons quelques quartiers incontournables de la ville, et nous arrêtons vers l’ancienne gare et du marché municipal pour dénicher un troquet sympa. Bonne pioche, puisqu’on tombe directement dans le mythique bar fameux : la Piojera.
Alors la Piojera c’est une institution, un grand bar un peu pouri, entre la bodeguita (pour ceux qui ont eu la chance de fréquenter ce haut lieu cubain à Paris, avant qu’il soir transformé honteusement en pub irlandais) et le bidule (pour ceux qui ont pu aller au Croisic, et qui s’en souviennent…). Très cosmopolite, avec des musiciens qui tournent entre toutes les tables, et surtout cet énorme cocktail inoubliable : le terremoto (tremblement de terre), constitué d’une boule de glace à l’ananas, arrosé d’une bonne dose de Fernet Branca et complété par du mauvais vin blanc, le tout servi dans une pinthe : tout un programme ! Impossible de trouver cette ambiance à 3 heures de l’après midi dans un autre lieu à Santiago... on a pas compris grand chose, mais on est ressorti bien souriants en pleine après midi pour continuer notre visite.







Après ce premier contact concluant avec les santiaginos (habitants de Santiago), nous partons retrouver Pedro, le local de l’étape, rencontré il y a quelques semaines dans notre auberge à Puerto Natales (parc Torres del Paine pour ceux qui ont lu tous les épisodes précédents). Pedro est accompagné de sa charmante polola (petite copine en chilien), et nous emmène dans un autre établissement en vogue à Santiago : The Clinic. Changement d’ambiance total, The Clinic est un bar lounge assez select, construit sur le thème du politiquement incorrect. En effet, The Clinic est le nom du plus fameux journal satirique du Chili (un mélange entre le Canard enchainé et Charlie Hebdo si vous voulez une comparaison), ce qui explique la déco assez drôle. Gros choix de bière, ce qui explique une baisse significative de mon niveau en espagnol, et la grasse matinée du lendemain…








Changement de quartier le lendemain, après les avenues monumentales, et les ruelles du centre, nous nous engouffrons dans l’excellent musée de l’histoire précolombienne. Très pédagogique et très complet, nous apprenons beaucoup sur les nombreuses cultures antérieures à l’arrivée des conquistadors. Première approche importante pour moi avant la Bolivie et surtout le Pérou, mais simple piqure de rappel pour mon second hémisphère, qui est déjà une spécialiste.










L’après midi sera consacré à la visite du quartier bohème et étudiant de la capitale : Bellavista.








Passage par la maison-musée du monument culturel chilien : le poète Pablo Neruda : instructif et enchanteur, ce prix nobel de littérature qui aimait recevoir ses amis, déguisé derrière son « bar du capitaine » est attachant et passionnant. Nous visiterons sans doute au moins une autre de ses 3 maisons.




Pour notre dernier jour à Santiago, nous décidons de passer la matinée dans une des nombreuses vignes qui l’entourent : imaginez des vignobles à foison à 45 mn du centre de Paris… Visite classique des vignes en pleine vendange (bientôt l’automne dans l’hémisphère Sud), des cuves, explications des processus de maturation du vin pour finir sur une petite dégustation : ces petits vins chiliens s’en sortent pas mal du tout, avec en figure de proue le cépage star du pays : la Carménère, plus subtil et suave que le rude Malbec argentin selon nous.











Nous retrouvons pour le déjeuner Claudio, dans une excellente brasserie, où nous passons un excellent moment, et le tout en français s’il vous plait, car Claudio le parle parfaitement.



Vite, l’après midi est déjà bien avancé, et il nous reste peu de temps avant de prendre le bus pour Valparaiso. Direction l’ascenseur du Cerro San Cristobal, pour admirer une dernière fois le panorama de cette ville qui nous aura séduite bien plus qu’on ne le pensait au départ.