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dimanche 14 août 2011

Test

Juste un petit test depuis le Myanmar, histoire de voir si je peux
quand même publier un peu malgré le blocage de blogspot.
Si quelqu'un me lit, pouvez-vous m’envoyer un petit mail, ou commenter la news ?
Ben oui, moi je peux pas vérifier d'ici...

lundi 8 août 2011

Rencontre avec Noery

Pour notre dernier jour en Indonésie, nous tenions à partager le quotidien d’une famille locale. Un petit appel aux Couchsurfers de Jakarta, et Noery nous a ouvert les portes de sa vie l’espace d’une journée que nous n’oublierons pas.Bonne pioche, famille ! 



Noery, la trentaine, a deux enfants et deux entreprises. C’est une femme moderne, qui pense et parle librement, et fait assez inhabituel dans ce pays, elle est entrepreneur. Elle possède et gère un restaurant (le SteakLovers, qui est excellent), et commence à trouver des clients pour sa petite boite de service en informatique. Musulmane pratiquante, comme l’immense majorité des indonésiens, elle nous accueille avec une grande générosité en ce début de Ramadan.

Nous avons partagé son quotidien le temps d’une longue journée, qui a commencé par une séance shopping dans un immense marché aux vêtements (12 étages et des centaines d’échoppes les filles !), et a fini dans son restaurant, devant un succulent steak de bœuf japonais (il aura fallu que je me rende en Indonesie pour gouter le celebre wagyu ...), après un passage par le quartier d’affaires de Jakarta, et ses inévitables bouchons.










On a adoré parler avec elle de tous les sujets possibles et imaginables : sa vie et ses projets, mais aussi le rythme de vie qui change pendant le Ramadan, et plus globalement les bons et mauvais aspects de la société indonésienne.
Elle nous a aussi beaucoup peinés en nous décrivant le parcours du combattant qu’elle a entrepris il y a quelques mois pour venir passer quelques vacances en Europe, un de ses vieux rêves après avoir déjà pas mal voyagé à l’étranger. La galère pour obtenir un visa est un problème qui nous est finalement assez étranger à nous, européens. Rendez-vous compte : après avoir vendu une de ses voitures, rempli un compte en banque comme garantie de revenus suffisants, passé des dizaines d’heures de paperasse et englouti des centaines d’euros dans les diverses démarches administratives, elle s’est simplement vu refuser son visa touristique d’entrée en Europe par une ambassade qui n’a même pas pris la peine de motiver sa décision.

« Quand j’ai eu la réponse négative, je me suis sentie tellement découragée après tous ces efforts et cet argent dépensé pour rien… Le pire c’est que j’ai largement les moyens de le faire ce voyage, et que je n’ai aucune envie de m’installer en Europe pour y vivre comme ils ont l’air de le craindre. J’ai ma vie ici, ma famille, mes boites…». Et nous on s’est senti bien cons quand on lui a expliqué qu’en tant qu’européens on n’avait jamais de problèmes pour les visas

Comme au Pérou, cette dernière étape en Indonésie placée sous le signe de la rencontre nous a enchantés, et une fois de plus on a eu un peu le cœur gros en quittant le pays.

Un grand merci à Noery, à qui on souhaite tout le bonheur qu’elle mérite, et qu’on espère revoir lors de son futur voyage en Europe (pourvu que la prochaine tentative soit la bonne). Comme on dit ici : « Terima Kasih !»

Prochaine étape : Bangkok, départ d’un circuit de trois mois entre Thailande, Birmanie et Laos. En voiture Simone !

A l’arrière des berlines, le retour !

Sur les conseils d’un guide sympa rencontré au Bromo, nous décidons de continuer notre route toujours plus à l’Est vers Banyuwangi, à l’extrême Est de Java. De cette côte nous voyons très bien Bali, qui n’est qu’à quelques kilomètres de distance. Petite seance lever de soleil sur Bali :




Nous pensons que cette région fera une bonne base de départ pour partir visiter un autre volcan incontournable : le Kawah Ijen. Sauf que nous aurions du nous douter que les conseils du guide n’étaient pas si avisés que ça : si la quasi totalité des touristes visitent le volcan en partant de son côté Ouest et non pas Est, c’est qu’il y a une raison… Et cette raison c’est que les transports en communs sont un peu galères pour y aller depuis l’Est. 

Le guide avait promis de nous trouver une moto pour nous rendre tout seuls sur le volcan, mais la moto en question n’est jamais arrivée, ce qui nous a finalement été bénéfique vu l’état de la route !

Après 3 connexions et 2 heures en micro-bus, nous arrivons à une intersection à 17km du volcan, où on nous dit qu’aucun transport public ne conduit sur le site. Heureusement, les locaux nous proposent avec un sens du business affuté de parcourir la distance à l’arrière de leur moto pour la modique somme de 15€ chacun. « Pas fou non ? » leur répond-on, bien aguerris par quelques mois de voyages en mode « un sou est un sou ». Après quelques minutes de négo qui ont réussi à baisser le prix de 2 €, l’un des types nous dit enfin qu’une autre solution existe :
 - « il suffit de prendre le truck qui monte à la mine, il va passer dans quelques minutes ».
 - « Ben voilà, c’est parfait, on va faire ça tiens. Mais au fait, qu’est-ce que vous appelez un truck vous ici ? »
 - « Euh, vous verrez c’est un genre de bus pour ouvriers ».
 - « … »

Arrive en effet le dit truck, en fait un camion à bestiaux chargé d’une quarantaine de mineurs de souffre qui se rendent travailler dans le cratère du Kawah Ijen. On monte dans le camion et c’est parti pour 1h30 de chahut sur une route très pentue et cabossée. Par chahut j’entends qu’on s’est fait secouer la gueule comme rarement, surtout qu’on était debout dans le camion, serrés comme des sardines, mais chahut aussi parce qu’on a découvert une bande de gamins entre 15 et 60 ans qui n’arrêtaient pas de se faire des blagues, de jouer à chat et de se balancer des vannes. Comme souvent heureusement ce qui aurait pu devenir un gros plan galère s'est avere etre une super expérience.








Arrivés un peu fourbus sur le site de chargement du souffre, nous tombons sur le parking des 4*4 touristiques, montés par dizaines. Ceux-là n’ont pas tout à fait pris la même route que nous. Nos nouveaux camarades de jeu nous encouragent à les suivre, ce que nous faisons, passant par la case petit déjeuner dans une des gargottes installées sur place. Les gars blagueurs et souriants avec qui nous étions montés se transforment alors en travailleurs de force, mineurs concentrés, souffrant en silence sous l’effort surhumain qu’ils produisent quotidiennement.
Les mineurs de souffre du Kawah Ijen, vous les avez sans doute déjà vu dans un reportage à la télé, ce sont ces types incroyables qui vont chercher du souffre au fond du cratère au milieu des vapeurs toxiques, pour remonter sur leurs épaules entre 50 et 90kg du précieux minéral a chaque voyage. Salaire : 5 centimes d’euro le kg : qui est volontaire ?









Nous nous sommes descendus avec un mouchoir sur la bouche, crachant nos poumons et pleurant au milieu des nuages de vapeur de souffre, sans même essayer d’imaginer ce que ça serait avec 80KG sur le dos. Ces types sont des surhommes par necessite.
Rappel de chimie pour ceux qui ont fait des etudes scientifiques : vapeur de souffre + eau (sueur, salive, larmes ou muqueuses) = acide sulfurique, d'ou le picottement dans les yeux et les poumons...

Le site est par contre magnifique, avec au fond du cratère un lac acide bleu turquoise qui donnerait presque envie de se baigner, si le Ph négatif ne vous grillait pas en 10 min…











Arrivés en bas, après avoir croisé quelques uns de nos camarades du truck qui remontaient déjà avec leur chargement, nous tombons sur une équipe de vulcanologues belges qui s’apprêtent à faire des mesures sur le lac. Et pour faire des mesures sur un lac acide, rien de mieux qu’un bon zodiac gonflable, une paire de rames et une confiance absolue dans la résistance du bateau à l’acide…





Nous avons passé une très bonne journée sur le kawah Ijen, au milieu d’un paysage naturel splendide, et à la rencontre des incroyables mineurs de souffre. A notre sortie du cratère, une brumé épaisse avait enveloppé le volcan, rendant l’atmosphère fantômatique. Une fois de plus nous avons galéré pour le retour, et avons fini par emprunter un autre truck pour la redescente, en compagnie cete fois des ouvriers agricoles qui travaillent dans les plantations de café voisines.






Le lendemain, journée détente dans un ptit parc national non loin de notre hotel à Banyuwangi (bus direct : trop facile !). Le Parc Baluran est une bizarrerie sur l’île de Java, puisqu’il regroupe en l’espace de quelques kilomètres carrés des paysages de jungle, de savane, de mangrove, de montagne volcanique et un littoral de sable blanc / mer turquoise.

















C’est ainsi que s’achève notre périple sur Java. Après une escale dans la grande ville de Surabaya, nous prenons un train de nuit pour une dernière journée mémorable à Jakarta.