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mercredi 6 avril 2011

La vallée de l'Elqui

Partis de bon matin de La Serena, nous prenons le bus pour Vicuña, première étape de notre découverte de la vallée de l'Elqui.

Splendide route qui serpente à travers la vallée, en quelques kilomètres le paysage change radicalement de la côte chilienne. Nous retrouvons une ambiance un peu semblable à la région de Salta en Argentine (normal, nous ne sommes qu'à quelques centaines de kilomètres) : terres arides; vallées encaissées et hauts sommets. La vallée est cependant cultivée, et on a du mal à imaginer comment sont récoltées les parcelles sur certains coteaux très raides.






Vicuña est une petite ville agréable au creux de la vallée, écrasée sous le soleil. Une fois notre auberge trouvée, nous partons marcher jusqu'au mirador situé sur une petite colline dominant la ville : joli panorama sur la vallée et sur les fameuses vignes de pisco.

En parlant de pisco, nous partons visiter notre première distillerie. Pour commencer, la CAPEL, grosse machine industrielle qui produit plus de 36 millions de bouteilles par an.

Petit cours sur le pisco : vous prenez un bon cépage de raisin blanc bien sucré (le Moscatel principalement ici), vous en faites un bon petit vin doux après une fermentation en cuve (d'acier ou de bois selon la qualité souhaitée). près quelques semaines, vous distillez le tout pour obtenir un alcool d'environ 70°C, que vous descendez à 35, 40 ou 45° avec de l'eau déminéralisée : vous obtenez le pisco. Pas très intéressant pur, le pisco devient beaucoup plus agréable en cocktail, comme le célèbre et excellent "pisco sour" (allongé avec un jus de citron vert et du sucre au shaker).

Très peu connu en Europe, cet alcool est massivement consommé au Chili et au Pérou. Les deux pays s'affrontent d'ailleurs en une guerre perpétuelle pour départager l'inventeur de ce breuvage.

Cette première visite nous a permis d'apprécier les méthodes d'élaboration de la boisson nationale chilienne (un hangar complet d'alambics de 5 m de haut...). En plus on est en pleine période de vendanges ici, donc le domaine était bien animé.








De retour de notre petite visite, nous partons pour la 2ème attraction de la région : l'observation astronomique. En effet, le Chili réunit dans ses régions les plus désertiques les conditions idéales pour les astronomes : pas de pollution atmosphérique ni lumineuse, de l'altitude, et le ciel de l'hémisphère Sud, qui permet d'apprécier certains objets stellaires parmi les plus intéressants, qui sont invisibles dans l'hémisphère Nord. Les amateurs d'étoiles savent que bon nombre de télescopes super puissants sont installés au Chili.

Nous ne connaissions rien de tout ça, mais les quelques observatoires "touristiques" présents dans la région permettent de s'initier à l'observation du ciel dans des conditions idéales. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés en pleine nuit sous le ciel chilien, en compagnie d'une poignée d'autres vacanciers venus bénéficier de l'équipement et des explications passionnantes d'un astrophysicien français ayant récemment ouvert son propre lieu d'initiation à l'astronomie.

Pour les prophanes que nous sommes, nous avons passé un moment magique. Rien que l'observation à l'oeil nu était impressionnante, nous étions littéralement submergés d'étoiles. Et le télescope nous a ouvert une autre dimension : observation de nébuleuses, de galaxies, de saturne tout en anneaux, et un lever de lune spectaculaire pour couronner le tout. Très belle soirée.
 (les photos ont été prises en approchant l'objectif de l'appareil de l'œilleton du télescope... mais à l'œil nu c'était plus impressionnant encore).






Le lendemain nous prenons la route de Pisco Elqui. La ville s'appelait initialement "La Union", mais a été rebaptisée ainsi pour tenter de donner un avantage supplémentaire au Chili dans la gueguerre du pisco avec le Pérou.

Querelles politiques mises à part, c'est une très jolie petite ville. Nous visitons cette fois une toute petite distillerie artisanale : "Los Nichos" (les niches en français) (moins de 40 000 bouteilles par an, mais un des meilleurs pisco du pays parait-il).
Le nom de la distillerie vient de la personnalité fantasque de son créateur, qui aimait réunir ses amis dns sa cve pour dégommer un nombre incalculable de bonnes bouteilles. A chaque décès de l'un de ses amis, il creusait une niche dans le mur de la cave, où il scellait une petite collection de bon crus, et écrivait un épitaphe personnalisé. La visite s'achève pa une petite dégustation, plus concluante que chez le géant CAPEL. La légende veut que depuis sa mort, la personnalité farfelue du fondateur hante encore les lieux. On a même e droit à des photos de famille prises après sa mort, où son visage souriant apparait derrière ses petits- enfants... "véridique, i n'y a aucun truquage" nous a juré le guide.




Pour notre dernier jour dans la ble vallée de l'Elqui, nous visitons un dernier domine (pour changer), mais de vin cette fois. C'est le seul de la région, créé il y a 5 ans par un couple de passionnés de Santiago. Tout petit domaine artisanal perché à plus de 2000m d'altitude, mais bénéficiant des dernières technologies, ce fut une belle découverte, le meilleur vin chilien que nous avons gouté pour l'instant.

Et pour ne pas que tout le monde pense que nous n'avons visité cette vallée que pour la boisson, nous finissons quand même par une petite étape culturelle : le musée Gabriella Mistral. Gabriella Mistral, c'est l'autre pillier de la poésie chilienne. Comme Néruda, elle a été prix Nobel de littérature, et comme lui elle fut diplomate dans de nombreux pays. Mais le minuscule musée, logé dans l'école primaire dans laquelle l'écrivain a habité (sa mère et sa tante étaient instits dans un tout petit village) nous a moins séduit que les demeures exhubérantes de Neruda. Personnalité plus austère et plus fermée, il faudra sans doute lire ses recueils (avec l'aide d'une bonne prof d'espagnol...) pour s'approcher de la personnalité de l'artiste. Je ne comprends d'ailleurs toujours pas pourquoi elle est systématiquement représentée sous les traits d'une veille femme peu souriante : jugez vous-même :



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