Pour nos derniers jours au Chili, nous avons choisi le région du désert d'Atacama.
San Pedro est une toute petite ville de 3000 habitants qui accueille chaque année un nombre considérable de touristes venus admirer les merveilles de ce désert célèbre dans le monde entier.
Pourtant la ville reste jolie et agréable, et nous sommes restés quelques jours pour profiter des nombreuses excursions organisées dans les alentours.
A notre arrivée nous tombons sur un meeting politique, où les écoles du coin y vont chacunes de leur représentation de danse pour célébrer la signature d'un accord local entre le ministère de l'éducation et plusieurs entreprises. Chaque politique présent y va de son discours plein d'entrain et de bonnes intentions (qui a dit "de langue de bois ?). Il fait dans les 40°C, et je les plains surtout d'être obligés d'endurer ça en costume-cravate...
Après un petit tour en ville, et quelques investigations parmi les dizaines d'agences de tourisme de la ville, nous optons pour un package classique de 4 excursions qui nous permettra d'aller admirer des aspects très différents de ce désert d'Atacama.
1er jour : le "valle de la luna". Vous devez en avoir assez des superlatifs, mais c'est vraiment superbe. Entre dunes de sable, grottes de sel et canyons, on se régale quelques heures à travers ces chemins, pour finir en apothéose avec un coucher de soleil sur la vallée (accompagné d'un apéro pisco comme le veut la tradition) :
2ème jour : levr très tôt (3h30) pour aller apprécier le réveil des geysers, qui ne donnent leur pleine ampleur qu'au petit matin, quand l'eau gelée par la nuit dégèle, et laisse s'échapper jets de vapeur et bouillonnement d'eau. Il fait -10°C, mais c'est très beau et spectaculaire. Pour se réchauffer, quoi de mieux qu'un petit bain dans une eau themale à proximité des geysers : +35°C dans l'eau, et -5°C dehors après le lever du soleil : la sortie a été un peu rude...
Nous continuons avec la visite d'un village "typique", dont 95% des habitants vivent du tourisme (vente de produits artisanaux, de nourriture locale, etc...). Mais la visite est quand même intéressante pour l'architecture traditionnelle des maisons.
Une fois de retour à San Pedro, pour nous remettre de nos efforts, nous décidons de nous poser dans un petit bar d'où émane une ambiance un peu bruyante, tranchant avec le calme du village. L'explication nous est donnée dès l'entrée : "aujourd'hui c'est Chili-Portugal, alors à chaque retransmission de match, c'est la même ambiance !"
Résultat : grosse après midi dans les cris et les rires avec des chiliens survoltés : on a adoré :
3ème jour : visite des ruines précolombiennes voisines, puis baignade dans un des lacs (très) salés de la région : flotabilité maximale dans une eau à très forte concentration en sel. Ceux qui ont pu se baigner dans la Mer Morte comprendront. Une fois de plus nous avons droit à un joli coucher de soleil sur le salar d'Atacama, un des plus grands lacs salés du monde (après Uyuni, où nous irons bientôt, et salt lake city).
4ème jour : visite des lacs de l'altiplano : à plus de 4300 m d'altitude, un circuit nous fait traverser des paysages encore différents, mais tout aussi impressonnants. Notre route s'arrête au bord de lacs de montagne où vivent des colonies de flamands roses, et quantité d'autres animaux beaucoup plus habitués que nous à ces altitudes.
Pour notre dernier jour, nous tenions à faire une visite moins classique : celle de la mine de cuivre de Chuquicamata, à une cinquantaine de kilomètres de San Pedro. Là on change complètement de paysage, puisque "chuqui" comme disent les locaux est simplement la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde (Le Cuivre est une des principales ressources du pays).
Les chiffres donnent le vertige : un trou de 3km par 5km, et profond de 1km. 65 000 tonnes de cuivres par an, 12 000 employés permanents. Voici pour l'exposé d'introduction. Et puis vient le moment où le guide nous dépose devant le trou, et là c'est le vertige au sens propre. Difficile de traduire en photo les proportions gigantesques de la mine. On voit des camions charger du minerai au loin, et remonter la pente comme des jouets pour enfants. Puis le camion s'approche de nous, et là quelque chose nous parait anormal... Ce sont les plus grands camions du monde : 8m de haut, une capacité de 400 tonnes par chargement, des pneus (michelin...) de 3 m de haut, valant 40 000 $ chacun. Et la mine en compte plus de 100 qui tournent 24h/24h. Bref, on ressort de la visite en n'ayant du mal à évaluer les échelles immenses d'un tel bazar, mais un tel chantier, même si c'est l'œuvre polluante et mégalomaniaque de l'homme reste fascinant.
Remarquez la taille des minuscules pick-ups américains (qui nous feraient déjà peur sur une route française) par rapport au camion géant :
Pour celles et ceux qui ne comprennent pas grand chose à l'extraction minière (et que ça intéresse, on ne sait jamais), je vous recommande le petit site très bien fait que la Codelco (entreprise publique chilienne qui gère la mine) a fait pour expliquer ses activités dans les écoles. Bon, ça ne parle pas trop des conséquences en termes de pollution (déplacement de village, contamination des eaux et consommation outrancières des ressources), mais ça a le mérite d'être clair.
Détail historique, Ernesto Guevara, qu'on n'appelait pas encore "le Che", aurait eu sa révélation socialiste en visitant la mine au début des années 50. Alors détenue par les américains, et pas du tout ouverte aux touristes, Le Che s'est introduit sur le site et a rencontré les mineurs qui travaillaient dans des conditions déplorables. La scène est visible dans le film "carnet de voyage", que je vous recommande si vous ne l'avez pas encore vu.
Qu'aurait pensé "El Che" devant ce gouffre gigantesque où désormais seuls circulent des camions grands comme des immeubles ?
Sur cette question métaphysique de haut vol s'achève notre périple au Chili. Prochaine étape : le salar d'Uyuni et notre entrée en Bolivie : Hasta luego !
San Pedro est une toute petite ville de 3000 habitants qui accueille chaque année un nombre considérable de touristes venus admirer les merveilles de ce désert célèbre dans le monde entier.
Pourtant la ville reste jolie et agréable, et nous sommes restés quelques jours pour profiter des nombreuses excursions organisées dans les alentours.
A notre arrivée nous tombons sur un meeting politique, où les écoles du coin y vont chacunes de leur représentation de danse pour célébrer la signature d'un accord local entre le ministère de l'éducation et plusieurs entreprises. Chaque politique présent y va de son discours plein d'entrain et de bonnes intentions (qui a dit "de langue de bois ?). Il fait dans les 40°C, et je les plains surtout d'être obligés d'endurer ça en costume-cravate...
Après un petit tour en ville, et quelques investigations parmi les dizaines d'agences de tourisme de la ville, nous optons pour un package classique de 4 excursions qui nous permettra d'aller admirer des aspects très différents de ce désert d'Atacama.
1er jour : le "valle de la luna". Vous devez en avoir assez des superlatifs, mais c'est vraiment superbe. Entre dunes de sable, grottes de sel et canyons, on se régale quelques heures à travers ces chemins, pour finir en apothéose avec un coucher de soleil sur la vallée (accompagné d'un apéro pisco comme le veut la tradition) :
2ème jour : levr très tôt (3h30) pour aller apprécier le réveil des geysers, qui ne donnent leur pleine ampleur qu'au petit matin, quand l'eau gelée par la nuit dégèle, et laisse s'échapper jets de vapeur et bouillonnement d'eau. Il fait -10°C, mais c'est très beau et spectaculaire. Pour se réchauffer, quoi de mieux qu'un petit bain dans une eau themale à proximité des geysers : +35°C dans l'eau, et -5°C dehors après le lever du soleil : la sortie a été un peu rude...
Nous continuons avec la visite d'un village "typique", dont 95% des habitants vivent du tourisme (vente de produits artisanaux, de nourriture locale, etc...). Mais la visite est quand même intéressante pour l'architecture traditionnelle des maisons.
Une fois de retour à San Pedro, pour nous remettre de nos efforts, nous décidons de nous poser dans un petit bar d'où émane une ambiance un peu bruyante, tranchant avec le calme du village. L'explication nous est donnée dès l'entrée : "aujourd'hui c'est Chili-Portugal, alors à chaque retransmission de match, c'est la même ambiance !"
Résultat : grosse après midi dans les cris et les rires avec des chiliens survoltés : on a adoré :
3ème jour : visite des ruines précolombiennes voisines, puis baignade dans un des lacs (très) salés de la région : flotabilité maximale dans une eau à très forte concentration en sel. Ceux qui ont pu se baigner dans la Mer Morte comprendront. Une fois de plus nous avons droit à un joli coucher de soleil sur le salar d'Atacama, un des plus grands lacs salés du monde (après Uyuni, où nous irons bientôt, et salt lake city).
4ème jour : visite des lacs de l'altiplano : à plus de 4300 m d'altitude, un circuit nous fait traverser des paysages encore différents, mais tout aussi impressonnants. Notre route s'arrête au bord de lacs de montagne où vivent des colonies de flamands roses, et quantité d'autres animaux beaucoup plus habitués que nous à ces altitudes.
Pour notre dernier jour, nous tenions à faire une visite moins classique : celle de la mine de cuivre de Chuquicamata, à une cinquantaine de kilomètres de San Pedro. Là on change complètement de paysage, puisque "chuqui" comme disent les locaux est simplement la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde (Le Cuivre est une des principales ressources du pays).
Les chiffres donnent le vertige : un trou de 3km par 5km, et profond de 1km. 65 000 tonnes de cuivres par an, 12 000 employés permanents. Voici pour l'exposé d'introduction. Et puis vient le moment où le guide nous dépose devant le trou, et là c'est le vertige au sens propre. Difficile de traduire en photo les proportions gigantesques de la mine. On voit des camions charger du minerai au loin, et remonter la pente comme des jouets pour enfants. Puis le camion s'approche de nous, et là quelque chose nous parait anormal... Ce sont les plus grands camions du monde : 8m de haut, une capacité de 400 tonnes par chargement, des pneus (michelin...) de 3 m de haut, valant 40 000 $ chacun. Et la mine en compte plus de 100 qui tournent 24h/24h. Bref, on ressort de la visite en n'ayant du mal à évaluer les échelles immenses d'un tel bazar, mais un tel chantier, même si c'est l'œuvre polluante et mégalomaniaque de l'homme reste fascinant.
Remarquez la taille des minuscules pick-ups américains (qui nous feraient déjà peur sur une route française) par rapport au camion géant :
Pour celles et ceux qui ne comprennent pas grand chose à l'extraction minière (et que ça intéresse, on ne sait jamais), je vous recommande le petit site très bien fait que la Codelco (entreprise publique chilienne qui gère la mine) a fait pour expliquer ses activités dans les écoles. Bon, ça ne parle pas trop des conséquences en termes de pollution (déplacement de village, contamination des eaux et consommation outrancières des ressources), mais ça a le mérite d'être clair.
Détail historique, Ernesto Guevara, qu'on n'appelait pas encore "le Che", aurait eu sa révélation socialiste en visitant la mine au début des années 50. Alors détenue par les américains, et pas du tout ouverte aux touristes, Le Che s'est introduit sur le site et a rencontré les mineurs qui travaillaient dans des conditions déplorables. La scène est visible dans le film "carnet de voyage", que je vous recommande si vous ne l'avez pas encore vu.
Qu'aurait pensé "El Che" devant ce gouffre gigantesque où désormais seuls circulent des camions grands comme des immeubles ?
Sur cette question métaphysique de haut vol s'achève notre périple au Chili. Prochaine étape : le salar d'Uyuni et notre entrée en Bolivie : Hasta luego !
On a A-D-O-R-E cet article et toutes ces magnifiques photos!
RépondreSupprimerVivement la prochaine etape, on a hate d'en voir plus!
Gros bisous, on pense bien a vous!
Marie
Merci pour cette minute culturelle.
RépondreSupprimerJe me régale vraiment avec votre blog même si je regrette une fois de plus de ne pas voir plus de photos de vos mines ébahies.
Continuez a faire bon voyage et a nous en faire profiter.
Bises
Super photos !!et moi j'aurai bien essayé le bain chaud ,
RépondreSupprimeridéal pour les douleurs du dos ... Vivement la Bolivie pour les photos .
Bisous à vous deux , on pense bien à vous .