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lundi 9 janvier 2012

Sur la route des rois

Revenus de notre petit séjour à Petra, nous nous lançons vers le Nord, via la route des rois, qui est réputée pour être très peu desservie par les transports publics. Pour cette nos dernières expériences de "débrouille", nous relevons le défi : en route !

Mais avant, petite pause historique :La route des rois est l'axe qui relie en gros Amman à Petra, et est très chargée historiquement, car ce fut le chemin emprunté par les hébreux marchants vers la terre promise, mais aussi par les caravanes reliant l’Égypte à l’Arabie et à l'Europe et à la route de la soie. En plus d'être devenu un axe très important à l'époque romaine, ce fut également une route très stratégique lors des croisades. Bref, un paquet de monde a utilisé cet itinéraire dans les 4000 dernières années, et certains y ont laissé des traces que nous allons visiter.



Pour commencer, direction Shobak, un château construit en 1115 par les premiers croisés, dont une bonne partie est encore debout de nos jours. Niveau transport, pas trop de soucis : nous prenons un bus en direction d'Amman depuis Petra, qui nous lâche à une jonction d'où nous devons trouver un taxi, ou tout autre transport à quatre roues (ou quatre pattes...) pour rejoindre le fameux château distant de 4 ou 5 km... Sauf que nous sommes le dimanche 25 décembre, qui est aussi un jour férié en Jordanie, qu'il fait plutôt froid à cette altitude (un bon 5 degrés avec un petit vent bien vicieux), et qu'il n'y a personne pour venir aider deux pauvres voyageurs. Nous sommes complètement seuls. Tant pis, on y va à pied, avec nos gros sacs sur le dos. Contrairement à mon habitude dans de pareil cas où tout ne se déroule pas comme prévu, j'évite de râler et nous avalons les quelques kilomètres de route en rase-campagne en un rien de temps, et dans la bonne humeur. En plus à l'entrée du château nous trouvons un petit thé bien chaud et deux jordaniens qui travaillent là pour taper la discute : plutôt sympa.

Le château en lui même est plutôt sympa à visiter, situé sur un promontoire avec une vue magnifique et donne une bonne idée de ce que pouvait être la vie des croisés à cette époque là. Déambulant au milieu des ruines nous tombons su un "passage secret" signalé dans notre guide, dans lequel je m'engage seul, laissant mon hémisphère claustrophobe derrière moi. 400 marches plus tard dans l'obscurité totale (et les piles de ma frontale qui faiblissent), je débouche du tunnel à l'extérieur du château, dans ce qui devait être un puits en contrebas des murailles. Bon, faut remonter tout ça maintenant, ça va me réchauffer.









Pour continuer notre route, nous marchons à nouveau sur la route déserte qui nous mène au village de Shobak, d'où nous allons tenter de trouver un moyen de transport pour la suite. Mais d'abord, pause déjeuner dans une super petite gargote qu'on a bien aimée. Nous employons ensuite la méthode jordanienne de l'auto-stop, car aucun bus ne circule d'ici vers notre prochaine destination. Debout fièrement au bord de la route, nous tendons le bras pour arrêter un bon samaritain. Sauf que l'auto-stop ici, ça n'est pas gratuit... Mais comme nous n'avons pas le choix, on trouve un gars bien sympa pour nous emmener jusqu'à la prochaine gare routière.

Nous arrivons en fin d'après midi dans la ville de Karak, dont nous visiterons le château le lendemain. Un peu le même genre de Shobak, ce château là est située dans une ville et pas au milieu de nulle part, et a été reconverti par les musulmans après sa prise par le dénommé Salâh ad-Dîn Yûsuf. Le petit musée récemment ouvert dans l'enceinte du château nous en apprend un peu plus sur la passionnante histoire des croisades.








Suite de notre périple sur la route de rois, nous prenons un bus en direction du wadi musa, énorme canyon que nous devons traverser par nos propres moyens. Le bus nous dépose ainsi qu'un local à une intersection, d'où nous attrapons la première voiture qui arrive. Le chauffeur est un jeune militaire assez sympa, jusqu'à ce qu'il nous annonce en arrivant à Madaba le prix de la course, plus cher que si on avait pris un taxi ! Prise de tête en règle, nous finissons par lui filer un montant qui nous parait approprié pour qu'il se barre sans broncher.

Nous voilà à Madaba, étape finale de notre voyage en Jordanie, et donc de notre tour du monde.

Madaba est encore une ville chargée d'histoire puisqu'elle a abritée plusieurs églises des premières communautés chrétiennes de l'empire byzantin. C'est la capitale artisanale, et un point central idéal pour nos dernières visites. Après avoir passé deux nuits dans un petit hôtel sympa, nous terminerons notre année chez Fadi, le local de l'étape, rencontré via Couchsurfing (article à venir).












C'est vraiment sympa Madaba, on s'y sent bien, on y mange bien, et en plus, la star du coin est un certain Jean Le Baptiste, qui a vécu et se serait fait décapiter non loin de là, dans le château d'Hérode, situé sur la colline de Mukawir.







C'est ici que cette garce de Salomé, usant de ses talents de danseuse, demanda la tête du malheureux berger, tout ça parce qu'il avait expliqué à Hérode qu'il n'était pas très sain d'épouser la femme de son frangin...



Épisode sympa, nous trouvons un couple de Belges pour nous ramener de Mukawir jusqu'à la station de bus (les transports en commun en Jordanie, c'est vraiment pas ça). Arrivés là, un boulanger nous invite à visiter son atelier, et nous gratifie même d'un énorme pain. Ça ressemble à une pâte à pizza, et c'est vraiment délicieux.




Pour notre dernier jour nous partons avec notre hôte Fadi pour effectuer un circuit autour de la ville. Au programme, baignade dans la mer Morte, ballade dans un canyon, visite du Mont Nébo.











Dernier jour, dernières émotions et dernières visites, nous voici le 29 décembre 2011, la veille de notre retour en France, au sommet du Mont Nébo. Le soleil se couche sur la terre promise et nous ne réalisons pas du tout que nous rentrerons dès le lendemain à Paris...

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